L'inconscient est le psychique lui-mĂȘme et son essentielle rĂ©alitĂ©. Sa nature intime nous est aussi inconnue que la rĂ©alitĂ© du monde extĂ©rieur, et la conscience nous renseigne sur lui d'une maniĂšre aussi incomplĂšte que nos organes des sens sur le monde extĂ©rieur." Freud, L'interprĂ©tation des rĂȘves, PUF, page 52
Le Docteur Nasio analyse des cas psychanalytiques et rĂ©pond aux questions des auditeurs laissĂ©es sur le rĂ©pondeur 01 56 40 64 04 ou par note vocale via l’application ou le site de France le cabinet du psychanalyste et docteur Nasio, la parole se libĂšre et l’inconscient se met Ă  parler. Dans chaque Ă©pisode, Juan David Nasio raconte des expĂ©riences et des histoires de vie et de souffrances que ses anciens patients ont vĂ©cues. Quelle est la voix de l’inconscient ? Comment l’écouter, la dĂ©chiffrer, la comprendre et l'apaiser ?L'Inconscient, c'est aussi un podcast lundi, un nouvel Ă©pisode est mis en ligne sur lequel vous posez des questions via l'application France Inter, ou sur le rĂ©pondeur au 01 56 40 64 semaines aprĂšs, le Docteur Nasio rĂ©pond Ă  vos questions lors de la diffusion antenne, le dimanche, Ă  15h.
Laconscience est cette facultĂ© qui fait que, lorsque nous agissons ou parlons, nous savons que nous agissons ou parlons. Nous avons une certaine connaissance de nos actes et de nos paroles. Étymologiquement en effet, le mot "conscience" en français, vient du latin conscientia composĂ© du prĂ©fixe con- (« avec ») et scientia Objectif Comprendre la notion d'inconscient Points clĂ©s L'inconscient met en Ă©vidence la baisse de la vigilance, contrairement Ă  la conscience. Chez l'homme, certains comportements sont en effet automatiques, rĂ©sultant d'habitudes. L'inconscience implique Ă©galement l'irresponsabilitĂ© morale. Cependant, l'inconscient pose dĂ©bat sur la souverainetĂ© ou non de la conscience. 1. De l'inconscience animale Ă  la conscience humaine a. Inconscience et vigilance Les animaux et les hommes ont des perceptions, Ă©prouvent des sensations et manifestent des comportements liĂ©s Ă  leur survie. Ils sont dotĂ©s de conscience, au sens de vigilance psychique. L'inconscience met en Ă©vidence la baisse de la vigilance c'est un Ă©tat physique et mental liĂ© au fonctionnement du corps. Ainsi le sommeil est-il un Ă©tat inconscient. La conscience culmine chez l'homme en effet, l'homme est un ĂȘtre vivant qui ne se borne pas Ă  sentir, percevoir et agir ; il sait qu'il sent, perçoit et agit. L'ĂȘtre humain s'avĂšre capable de rĂ©flexion sur soi. La conscience rĂ©flĂ©chie n'appartient qu'au sujet pensant dotĂ© de raison. Dans cette perspective, ne serait-il pas tentant d'attribuer le plus haut degrĂ© de conscience Ă  l'homme ? L'inconscience ne serait-elle pas liĂ©e aux ĂȘtres les plus instinctifs, alors que la conscience rĂ©flĂ©chie, liĂ©e Ă  l'intelligence et Ă  la pensĂ©e, caractĂ©riserait les ĂȘtres capables d'hĂ©siter entre plusieurs actions possibles et de dĂ©libĂ©rer avec lui-mĂȘme avant de choisir ? Bergson 1859-1941 souligne l'intensitĂ© de la conscience humaine au moment du choix Quels sont [...] les moments oĂč notre conscience atteint le plus de vivacitĂ© ? Ne sont-ce pas les moments de crise intĂ©rieure, oĂč nous hĂ©sitons entre deux ou plusieurs partis Ă  prendre [...] ? Si conscience signifie mĂ©moire et anticipation, c'est que conscience est synonyme de choix. » L'Énergie spirituelle, 1919 C'est pourquoi, il est douteux », comme le dit encore Bergson, qu'on rencontre la conscience dans des organismes [...] qui n'ont pas de dĂ©cisions Ă  prendre ». b. Inconscience et habitude On observe chez l'homme certains comportements instinctifs, rĂ©sultant d'habitudes acquises. La plupart de ces comportements, dans la vie quotidienne, sont machinaux nous n'avons pas besoin, pour accomplir certaines actions, de rĂ©flĂ©chir. L'apprentissage de la conduite automobile, par exemple, semble fastidieuse, mais une fois que nous maĂźtrisons cette conduite, nous n'y pensons plus. Il en va de mĂȘme pour l'apprentissage d'un sport, voir d'un instrument de musique. N'y a-t-il pas, dans ces automatismes de la vie quotidienne, une forme d'inconscience ? Il y a, en tout homme, un ensemble d'automatismes, facilitant l'adaptation au milieu naturel et Ă  l'environnement social. La pensĂ©e consciente aurait, en somme, pour auxiliaires des activitĂ©s inconscientes fort utiles, ayant une fonction pratique. 2. L'inconscience morale une inconscience typiquement humaine L'inconscience n'est pas seulement un Ă©tat propre Ă  un organisme vivant, mettant en Ă©vidence une dĂ©faillance, une baisse ou une interruption de la vigilance. C'est aussi un Ă©tat d'esprit accompagnant un certain type de conduite humaine. On dit d'un homme qu'il est inconscient lorsque sa conduite est irresponsable ou lĂ©gĂšre, s'avĂšre blĂąmable, et porte prĂ©judice tant Ă  lui-mĂȘme qu'Ă  autrui. Il ne mesure pas les consĂ©quences de ses actes et ne prend pas en considĂ©ration la personne d'autrui. Ses dĂ©sirs et ses passions l'emportent sur sa raison, il semble ĂȘtre indiffĂ©rent aux valeurs morales. Les philosophes, dĂšs l'AntiquitĂ© grecque, dĂ©noncent ce type d'inconscience, caractĂ©risĂ©e par la non-maĂźtrise de soi. Socrate 470-399 av. est un modĂšle de maĂźtrise de soi et de dignitĂ© morale, que les Ă©coles philosophiques postĂ©rieures au platonisme ne cesseront de cĂ©lĂ©brer. La sagesse socratique porte la conscience morale Ă  son plus haut degrĂ© de perfection. 3. Le sujet pensant est-il conscient de tout ce qu'il pense, conçoit et ressent ? a. Les activitĂ©s inconscientes ne mettent pas en cause la souverainetĂ© de la conscience Les philosophes n'ont pas manquĂ© de signaler, au sein du sujet conscient, la prĂ©sence d'opĂ©rations et d'Ă©tats inconscients. Ainsi, comme l'explique Leibniz 1646-1716, les hommes ne perçoivent pas toutes les impressions qu'ils ressentent. Certaines perceptions sont insensibles ce sont des perceptions qui affectent le sujet, mais dont il ne se rend pas compte. Ainsi en est-il du bruit de la mer Pour entendre le bruit de la mer, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-Ă -dire le bruit de chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits ne se fasse que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, et qu'il ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait Ă©tait seule » Nouveaux essais sur l'entendement humain, 1704 Leibniz montre donc qu'il existe des perceptions de l'Ăąme dont nous ne sommes pas conscients. Mais, tout en signalant cette part d'inconscient en l'homme, la plupart des philosophes ne cessent de cĂ©lĂ©brer la souverainetĂ© du sujet conscient. Spinoza, dans La Lettre Ă  Shuller 1674-1675, compare la libertĂ© humaine Ă  celle de la pierre Une pierre reçoit d'une cause extĂ©rieure qui la pousse Ă  une certaine quantitĂ© de mouvement, par laquelle elle continuera certainement de se mouvoir aprĂšs l'arrĂȘt de l'impulsion externe. [...] Cette pierre, assurĂ©ment, puisqu'elle n'est consciente que de son effort, et qu'elle n'est pas indiffĂ©rente, croira ĂȘtre libre et ne persĂ©vĂ©rer dans son mouvement que par la seule raison qu'elle le dĂ©sire. Telle est cette libertĂ© humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs dĂ©sirs et ignorants des causes qui les dĂ©terminent ». Cette lettre, restĂ©e cĂ©lĂšbre dans l'histoire de la philosophie, montre que Spinoza ne croit pas Ă  la libertĂ© humaine. Toutefois, il serait faux de dire que Spinoza renonce Ă  l'idĂ©e de libertĂ© sachant que la libertĂ© est une illusion, dira-t-il en substance dans L'Éthique 1677, l'homme pourra apprendre Ă  devenir libre. Autrement dit, la conscience de ne pas ĂȘtre libre donne accĂšs Ă  la libertĂ©. b. La contestation de la souverainetĂ© de la pensĂ©e consciente Au XIXe siĂšcle, l'idĂ©e que la conscience est transparente Ă  elle-mĂȘme est radicalement remise en cause. Nietzsche 1844-1900 dĂ©nonce la superficialitĂ© de l'activitĂ© consciente. La pensĂ©e consciente ne serait qu'un aspect minime, voire dĂ©risoire, de l'activitĂ© de l'esprit. Ce qu'il y a de meilleur en l'homme Ă©chapperait Ă  la juridiction du moi » conscient. Le sujet conscient et volontaire, un et unifiĂ©, serait une illusion, engendrĂ©e la tradition grecque et chrĂ©tienne. La contestation vient ensuite de la psychanalyse. Freud 1856-1939, partant de l'Ă©tude des souffrances psychologiques, pose l'activitĂ© d'un inconscient, parallĂšlement Ă  celle de la conscience et opĂ©rant, donc, Ă  l'insu du sujet rĂ©flĂ©chi. La pensĂ©e consciente n'aurait pas la toute puissance que la tradition philosophique, morale, et religieuse, lui prĂȘte. Il y aurait, en tout homme, dĂšs l'enfance, des images, des souvenirs et des pensĂ©es, Ă©cartĂ©s et maintenus hors de la conscience cette opĂ©ration, que Freud nomme le refoulement », serait liĂ©e Ă  la pulsion sexuelle. Selon Freud, trois instances structurent le psychisme le moi », le ça », le surmoi ». Le moi » est l'Ă©quivalent de ce que nous appelons la conscience ». Notre moi s'exprime, par exemple, lorsque nous disons je ». Le ça » correspond Ă  l'inconscient, et plus particuliĂšrement aux pulsions et aux dĂ©sirs dont nous n'avons pas conscience - et dont le surmoi » empĂȘche la rĂ©alisation. Le surmoi correspond essentiellement Ă  l'instance morale Freud le compare Ă  la loi, aux interdits, mais aussi Ă  l'image du pĂšre. La seconde topique », qui correspond Ă  la tentative de dĂ©crire la structure du psychisme divisĂ©e en un moi, un ça et un surmoi a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e par Freud en 1920. La psychanalyse marque profondĂ©ment la pensĂ©e philosophique car elle met en cause l'idĂ©e traditionnelle de la conscience, par essence rationnelle. L'hypothĂšse de l'inconscient ruine l'idĂ©e selon laquelle le moi » serait maĂźtre en sa maison », selon les propres termes de Freud. Le moi » n'est dĂ©sormais plus transparent Ă  lui-mĂȘme. Vous avez dĂ©jĂ  mis une note Ă  ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Évalue ce cours ! Fiche de cours VidĂ©os Profs en ligne L'hypothĂšse de l'inconscient est nĂ©cessaire [], parce que les donnĂ©es de la conscience sont extrĂȘmement lacunaires. » Freud, MĂ©tapsychologie, 1952 (posth.) « Il existe deux variĂ©tĂ©s d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulĂ©s qui, comme tels et livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes, sont incapables d'arriver Ă  la Introduction Le mot "inconscient" et le mot "connaissance" semblent antinomiques. Ce qui est inconscient est ce qui Ă©chappe Ă  la conscience et donc ce qui Ă©chappe Ă  toute possibilitĂ© de connaissance. Mais la question, telle qu'elle est formulĂ©e suppose qu'on pourrait connaĂźtre l'inconscient, non pas directement, mais indirectement. Nous nous demanderons dans un premier temps ce qu'est l'inconscient, puis si l'on peut connaĂźtre l'inconscient et enfin quel intĂ©rĂȘt il y a Ă  connaĂźtre l'inconscient. 1. Qu'est-ce que l'inconscient ? La notion d'inconscient remet en cause la conception classique d'un homme maĂźtre de lui grĂące Ă  sa conscience. L’homme serait au contraire dĂ©terminĂ© par des forces obscures, auxquelles il ne pourrait pas avoir accĂšs. Pour Descartes, l'esprit s'identifiait avec la conscience, avec la pensĂ©e claire et distincte. On pouvait avoir accĂšs, par la conscience, Ă  tout ce qui se passe en nous, sans possibilitĂ© d'erreur. DĂšs le XVIIĂšme siĂšcle, bien avant Freud, un contemporain de Descartes, Leibniz, a rĂ©pondu Ă  Descartes que cette conception du psychisme humain est insuffisante. Pour Leibniz, contrairement Ă  Descartes, on ne peut pas rendre compte du psychisme, et mĂȘme du comportement en gĂ©nĂ©ral, sans reconnaĂźtre l'existence de pensĂ©es inconscientes. On n'a pas accĂšs Ă  tout ce qui se passe en nous. La pensĂ©e n'est pas toujours pensĂ©e consciente nous pensons toujours mais nous n'avons pas conscience de toutes nos pensĂ©es. Freud Ă©labore le concept d’un inconscient, instance Ă  la fois psychique et distincte de la conscience, qui a ses propres structures et ses propres lois de fonctionnement et d’action. Dans ce qu'il appelle la "topique" reprĂ©sentation spatiale du psychisme humain, Freud compare l'appareil psychique Ă  une maison Ă  trois Ă©tages. Ces trois parties conscient, prĂ©conscient, inconscient dans la premiĂšre topique/ moi, surmoi, ça dans la seconde se distinguent l'une de l'autre et possĂšdent leurs propres contenus et lois de fonctionnement, le plus souvent en conflit. Pour Freud, l'inconscient est l'ensemble des dĂ©sirs les plus primitifs, souvent sexuels, qu'ils soient refoulĂ©s ou originaires, constitutifs de tout homme. En gĂ©nĂ©ral, on dit que ce sont des dĂ©sirs refoulĂ©s dans l'enfance qui le constituent. Ce qui est nouveau, c'est que l'inconscient freudien est "agissant" il est dotĂ© d'une Ă©nergie qui le pousse vers le haut, et de rĂ©sistance formĂ©e par des conflits continus, et a un contenu propre des dĂ©sirs refoulĂ©s. C'est donc une entitĂ© rĂ©elle. Le concept d'inconscient s'enrichit donc il n'est plus seulement un rĂ©servoir de "contenus" Ă©chappant Ă  la conscience. Ces contenus sont dotĂ©s d'une signification, ils sont acceptables ou non par la conscience, et donc, "refoulĂ©s" par la conscience dans l'inconscient. L'inconscient a donc acquis, par rapport Ă  la tradition classique, un sens positif lieu psychique qui a ses contenus reprĂ©sentatifs spĂ©cifiques, une Ă©nergie et un fonctionnement propre. Ce n'est pas latent, mais "interdit de citĂ©" c'est ce que la conscience ne veut pas savoir, et cela, parce que "ça" va contre nos valeurs morales. On ne peut donc pas y accĂ©der facilement. 2. Peut-on connaĂźtre l'inconscient ? L'inconscient n'est pas une chose, il n'est pas de l'ordre des phĂ©nomĂšnes directement observable. On ne peut donc pas, Ă  proprement parler le connaĂźtre Ă  la maniĂšre des phĂ©nomĂšnes qu'observent des sciences comme la physique, l'astronomie ou la biologie. L'hystĂ©rie, les lapsus, les actes manquĂ©s, les rĂȘves, tous ces comportements qui auparavant Ă©taient considĂ©rĂ©s soit comme banals, soit comme absurdes donc sans signification sont les moyens qu'a trouvĂ©s l'inconscient pour se faire entendre, pour s'exprimer. Par lĂ , on satisfait en quelque sorte symboliquement nos dĂ©sirs rĂ©primĂ©s. Mais lĂ  oĂč l'inconscient se manifeste le plus, c'est la nuit pendant le sommeil. Alors, la censure laisse se manifester les contenus inconscients, qui font surface dans les rĂȘves. Comme le dit Freud dans Introduction Ă  la psychanalyse, le rĂȘve est la voie royale qui mĂšne Ă  l'inconscient. "le rĂȘve est la satisfaction inconsciente et dĂ©guisĂ©e d’un dĂ©sir refoulĂ©" satisfaction dĂ©guisĂ©e pour que justement la conscience en laisse Ă©merger des fragments plus ou moins nombreux et cohĂ©rents, dans lesquels elle ne reconnaĂźt pas ce qu’elle avait d’abord refoulĂ©. D’oĂč cette satisfaction au rĂ©veil satisfaction liĂ©e au sentiment, Ă  l'impression, d'avoir rĂ©alisĂ© un dĂ©sir, et d’avoir pu tromper la conscience. On peut donc connaĂźtre l'inconscient en analysant nos rĂȘves, en cherchant sous le contenu apparent, le contenu latent cachĂ© du rĂȘve. 3. Quel intĂ©rĂȘt y a-t-il Ă  connaĂźtre l'inconscient ? L'enjeu est de nous inciter Ă  rĂ©flĂ©chir honnĂȘtement sur la nature de nos dĂ©sirs et les vĂ©ritables motifs de nos pensĂ©es et de nos actions pour cesser de nous mentir Ă  nous-mĂȘmes. Nous devons mettre de cĂŽtĂ© notre "amour propre" et abandonner "la bonne opinion que nous tenons Ă  avoir de nous-mĂȘmes" pour regarder nos dĂ©sirs en face, non pas pour les assouvir systĂ©matiquement au dĂ©pens des autres, comme GygĂšs dans le mythe de Platon, mais pour faire en sorte que nos dĂ©sirs inconscients deviennent conscients. La connaissance de soi-mĂȘme, des souvenirs refoulĂ©s dans l'inconscient, la reconnaissance des pulsions inavouables du "ça" l'inconscient doivent nous aider en les nommant Ă  exorciser nos dĂ©sirs en Ă©clairant leur provenance et Ă  nous libĂ©rer des "monstres" qui sommeillent en nous. Freud oppose les "arguments logiques" et les "intĂ©rĂȘts affectifs" les arguments logiques, ce sont les raisonnements conformes Ă  la raison, au bon sens ; les intĂ©rĂȘts affectifs, ce sont les dĂ©sirs profonds, les Ă©motions, les sentiments. Selon Freud, les arguments logiques ne peuvent rien contre les intĂ©rĂȘts affectifs. Ce point de vue rejoint celui de Spinoza dans l'Ethique la raison ne peut rien contre le dĂ©sir, mais seulement un dĂ©sir plus fort. La dĂ©faite de la raison face aux passions et au dĂ©sir vient de l'opposition entre le "principe de rĂ©alitĂ©" et le "principe de plaisir"... Le principe de plaisir a toujours tendance Ă  l'emporter sur le principe de rĂ©alitĂ©. On peut vĂ©rifier la justesse de ce point de vue dans le domaine de la passion amoureuse et dans celui des passions nationalistes Ă©voquĂ©es par Freud dans les ConsidĂ©rations actuelles sur la guerre et sur la mort, paru en 1915, durant la premiĂšre Guerre mondiale. Comme chacun sait "l'amour rend aveugle" "le cƓur a ses raisons que la raison ignore", dit Pascal et aucun raisonnement ne peut convaincre quelqu'un "qu'il a fait le mauvais choix" s'il est profondĂ©ment amoureux, car nos "choix" amoureux - on a tort de parler de "choix" quand c'est le dĂ©sir qui choisit et non la raison - dĂ©pendent bien souvent d'intĂ©rĂȘts inconscients sur lesquels les arguments logiques n'ont pas de prise. Cette prĂ©pondĂ©rance de la vie affective sur l'intellect, le fait, comme le dit Freud que la vie intellectuelle est entiĂšrement sous la dĂ©pendance de la vie affective justifie selon lui la pratique psychanalytique au niveau individuel pour dĂ©nouer les conflits entre le "moi" et le "ça" en aidant le patient Ă  prendre conscience de ses motivations inconscientes. Mais Freud est Ă©galement prĂ©occupĂ© par les "nĂ©vroses collectives" comme les passions nationalistes qui sĂ©vissent autour de lui et dont il constate les effets destructeurs. A l'instar d'Emmanuel Kant dans son Projet de paix perpĂ©tuelle, Freud se demande s'il est possible d'Ă©viter la guerre et d'empĂȘcher les hommes de sombrer dans la barbarie. Au cours de la cure psychanalytique, on donne le nom de rĂ©sistance Ă  tout ce qui, dans les actions et les paroles de l’analysĂ©, s’oppose Ă  l’accĂšs de celui-ci Ă  son inconscient. Par extension, Freud a parlĂ© de rĂ©sistance Ă  la psychanalyse pour dĂ©signer une attitude d’opposition Ă  ses dĂ©couvertes en tant qu’elles rĂ©vĂ©laient les dĂ©sirs inconscients et infligeaient Ă  l’homme une vexation psychologique » vocabulaire de la psychanalyse. Freud dit que les propriĂ©tĂ©s essentielles de l’inconscient sont le refoulement opĂ©ration par laquelle le sujet cherche Ă  repousser ou Ă  maintenir dans l’inconscient des reprĂ©sentations pensĂ©es, images, souvenirs, liĂ©es Ă  une "pulsion" et la pulsion processus dynamique consistant dans une poussĂ©e - charge Ă©nergĂ©tique, facteur de motricitĂ© qui fait tendre l’organisme vers un but. Il y a des conflits entre conscience et inconscient, les contenus inconscients cherchant Ă  sortir pour reparaĂźtre Ă  la conscience, et la conscience y oppose la force de son refus. Jacques Lacan, disciple de Freud et principal reprĂ©sentant de la psychanalyse en France, insiste sur la rĂ©sistance de l'analyste et parle de la rĂ©sistance comme d'un refus de jouer le jeu de l'analyse. La notion de "rĂ©sistance" est fondamentale dans le processus psychanalytique, avec la notion de "transfert". La rĂ©sistance et le transfert ont d'abord Ă©tĂ© perçus de maniĂšre nĂ©gative par Freud lui-mĂȘme car ils semblaient empĂȘcher la cure d'avancer ; Freud a compris par la suite que ces deux phĂ©nomĂšnes Ă©taient inĂ©vitables car liĂ©s au fonctionnement-mĂȘme de la psychĂ© et aux rapports entre le moi et le ça et pouvaient contribuer au processus de guĂ©rison, l'obstacle pouvant se muer en instrument thĂ©rapeutique la rĂ©sistance, ainsi que la dĂ©nĂ©gation Verneinung ou le dĂ©ni qui est une forme de rĂ©sistance particuliĂšre, permet de cerner le complexe dont elle est le symptĂŽme, au mĂȘme titre que les rĂȘves, les actes manquĂ©s et les lapsus. Freud donne l'exemple d'un "homme intelligent" qui est sous l'emprise de la passion amoureuse ou nationaliste. L'amour est une force positive, un puissant auxiliaire au service de la vie, mais il peut aussi obscurcir notre jugement et se muer en passion destructrice. Il est bon d'aimer son pays, mais non de dĂ©tester les autres. Lors du dĂ©roulement de la cure psychanalytique, l'analyste va se heurter Ă  la "rĂ©sistance" de l'inconscient les dĂ©sirs refoulĂ©s d'un homme intelligent qui souffre d'une passion de ce genre car il ne veut pas que soit mis au jour les "vraies raisons" qu'il a d'agir et de penser comme il le fait. En effet, notre inconscient est fonciĂšrement conservateur et n'a pas envie de changer. Cependant, le sujet peut rĂ©ussir, avec l'aide de l'analyste, Ă  lever la rĂ©sistance, au bĂ©nĂ©fice de son intelligence et de sa facultĂ© de comprendre, en laissant parler l'inconscient par la mĂ©thode des "associations libres", par exemple en Ă©voquant un souvenir d'enfance ou un rĂȘve. La dimension Ă©thique de la psychanalyse Freud n'a pas fait l'apologie de l'irrationnel, et des "forces obscures" de la libido et de l'instinct de mort dont il se mĂ©fiait comme de la peste et dont il avait prĂ©dit les ravages prĂ©sents et Ă  venir. HĂ©ritiĂšre de la "Haskala" judaĂŻsme des LumiĂšres, la psychanalyse est une volontĂ© de faire Ă©merger le sujet, ce n'est pas une descente Ă  la cave, mais une montĂ©e vers la lumiĂšre "Wo Es war, soll Ich werden." "LĂ  oĂč c'Ă©tait, je dois advenir" "Partout oĂč/ Chaque fois qu'/ il Ă©tait inconscient, un Ă©lĂ©ment doit parvenir Ă  la conscience du Moi. "Es ist Kulturarbeit wie die Trockenlegung der Zuydersee."... "C'est un travail de civilisation, comme l'assĂšchement du Zuydersee.", ajoute Freud. La connaissance de soi-mĂȘme, des souvenirs refoulĂ©s dans l'inconscient, la reconnaissance des pulsions inavouables du "ça" l'inconscient doivent nous aider en les nommant Ă  exorciser nos dĂ©sirs en Ă©clairant leur provenance et Ă  nous libĂ©rer des "monstres" qui sommeillent en nous. Conclusion L'inconscient n'est pas un phĂ©nomĂšne observable. On ne peut donc pas le connaĂźtre directement Ă  la maniĂšre des phĂ©nomĂšnes qu'observe ou que crĂ©e la science dans les laboratoires. Le type d'expĂ©riences que l'on peut faire n'est pas reproductible et on a pu dire que l'inconscient ne relevait pas du savoir, mais de l'interprĂ©tation. Pourtant, des phĂ©nomĂšnes comme les rĂȘves les lapsus, les actes manquĂ©s montrent qu'il y a en nous une dimension cachĂ©e qui Ă©chappe Ă  notre conscience. ConnaĂźtre cette dimension cachĂ©e et agissante qui influence notre vie affective est un enjeu majeur.
Lecorrigé du sujet " Peut-il y avoir une science de l'inconscient ?" a obtenu la note de : 9 / 10. Sujets connexes : l'inconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ? Puis-je savoir que je suis libre, du seul fait que j'en ai conscience ? Peut-il y avoir une science de l'inconscient ? Peut-il y avoir de mauvais usages de la raison ? Avoir conscience, est-ce toujours choisir ?
Notion la conscience Le sujetCe cours sur la conscience vous aidera Ă  prĂ©parer l'Ă©preuve de philosophie du bac, quelle que soit votre filiĂšre L, ES, S. Au programme la dĂ©finition de l'homme comme roseau pensant par Pascal, la critique du libre-arbitre par Nietzsche... Notions liĂ©es Liste des notions Sujet possible La conscience est-elle source de libertĂ© ou de contrainte ? GrĂące Ă  la conscience, je n’agis pas par simple rĂ©flexe, par instinct, comme on peut penser que c’est le cas chez les animaux. Le principe de mes actions se trouve dans ma volontĂ©. J’agis de telle maniĂšre parce que je l’ai voulu. N’est-ce pas cela la libertĂ© ? Pourtant, on peut se demander s’il ne faut pas plutĂŽt voir lĂ  une contrainte. Si j’agis de maniĂšre consciente, je deviens responsable de tous mes actes. Or avec la responsabilitĂ© commence la contrainte les interdits, les impĂ©ratifs, la loi morale, pĂšsent sur moi, et sur chacun de mes actes. La question se pose donc la conscience nous libĂšre-t-elle, ou nous asservit-elle ? La conscience nous libĂšre de notre condition finie – Pascal La conscience est ce pouvoir qu’a l’homme de se mettre Ă  distance de lui-mĂȘme, et de se prendre lui-mĂȘme pour objet de rĂ©flexion que suis-je ? Que dois-je faire ? Quel est le sens de la vie ? On ne se contente plus d’ ĂȘtre », simplement, comme cette pierre au bord du chemin est », mais on sait qu’on existe. Nous ne sommes plus simplement dans le monde » comme un simple objet posĂ© çà ou lĂ , mais nous nous connaissons comme insĂ©rĂ© dans un monde, en tant que sujet pensant. Cela constitue le privilĂšge de l’homme les autres ĂȘtres vivants tels que les animaux existent et agissent, mais sans en ĂȘtre conscients. Leurs actions sont dĂ©terminĂ©es par l’instinct. On ne trouvera jamais par exemple un chien ou un cheval qui mĂ©dite sur son existence, et qui se pose la question du sens de la vie. Les animaux vivent, sans avoir conscience d’eux-mĂȘmes comme ĂȘtres vivants. De ce fait, la conscience est ce qui vient fonder la dignitĂ© humaine, ce par quoi il surpasse les autres ĂȘtres vivants, et mĂȘme l’univers lui-mĂȘme s’il faut en croire Pascal, dans les PensĂ©es L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien. Toute notre dignitĂ© consiste donc en la pensĂ©e. C’est de lĂ  qu’il faut nous relever et non de l’espace et de la durĂ©e, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc Ă  bien penser voilĂ  le principe de la morale. Roseau pensant. — Ce n’est point de l’espace que je dois chercher ma dignitĂ©, mais c’est du rĂšglement de ma pensĂ©e. Je n’aurai pas davantage en possĂ©dant des terres par l’espace, l’univers me comprend et m’engloutit comme un point ; par la pensĂ©e, je le comprends. On le voit par la conscience, l’homme dĂ©passe l’univers. Si du point de vue matĂ©riel, l’homme est Ă©crasĂ© par celui-ci, puisqu’il n’est qu’un point infiniment petit, du point de vue spirituel, l’homme prend sa revanche, et apparaĂźt comme le sommet de la CrĂ©ation. La conscience apparaĂźt donc comme ce qui nous libĂšre de notre condition finie et misĂ©rable ; comme ce qui nous libĂšre du pouvoir nĂ©antisant de l’univers, que ce dernier exerce sur moi d’un point de vue matĂ©riel. La conscience est donc bien une source de libertĂ©, par le pouvoir qu’elle nous donne sur le reste du monde. NĂ©anmoins, avec la conscience apparaĂźt la loi morale, et de multiples interdits vont peser sur mes actions si j’agis consciemment, je deviens responsable de ce que je fais, et l’on peut me punir si j’agis mal. La conscience n’apparaĂźt-elle pas de ce fait comme un prĂ©texte pour une lente entreprise de domestication morale, qui me fait perdre ma libertĂ© premiĂšre ? La conscience comme ruse thĂ©ologique asservissante - Nietzsche Si j’agis de maniĂšre inconsciente, par exemple pris d’un accĂšs de folie furieuse dans laquelle je ne m’appartiens plus, je ne suis pas responsable de mes actes. Avec la conscience apparaĂźt la responsabilitĂ©. C’est pourquoi d’un point de vue judiciaire, un crime passionnel est moins sĂ©vĂšrement puni qu’une action commise de maniĂšre dĂ©libĂ©rĂ©e, calculĂ©e longtemps Ă  l’avance. Une action consciente est considĂ©rĂ©e comme effet d’une volontĂ© libre, d’un choix rationnel. Aucun dĂ©terminisme ne vient s’y glisser. La notion de libre arbitre vient condenser ces trois idĂ©es liĂ©es volontĂ©, libertĂ© et responsabilitĂ©. J’ ai un libre arbitre » signifie mon action est le fruit de ma volontĂ© en tant qu’elle est libre dĂ©terminĂ©e par rien d’autre qu’elle-mĂȘme, et de ce fait je suis responsable des consĂ©quences de celle-ci. La notion de conscience devient donc le cheval de Troie par lesquels les thĂ©ologiens et les partisans de la morale judĂ©o-chrĂ©tienne viennent condamner la plupart de nos actions, Ă©touffant notre spontanĂ©itĂ© dans des dizaines de commandements et d’impĂ©ratifs moraux. Ceux-ci n’ont aucun fondement la loi morale n’a pas d’autre but que de donner le droit Ă  ces bourreaux un prĂ©texte pour punir, c’est-Ă -dire exercer leur violence en toute lĂ©galitĂ©, ainsi que l’affirme Nietzsche dans le CrĂ©puscule des Idoles Il ne nous reste aujourd'hui plus aucune espĂšce de compassion avec l'idĂ©e du libre arbitre » nous savons trop bien ce que c'est - le tour de force thĂ©ologique le plus mal famĂ© qu'il y ait, pour rendre l'humanitĂ© responsable » Ă  la façon des thĂ©ologiens, ce qui veut dire pour rendre l'humanitĂ© dĂ©pendante des thĂ©ologiens... Je ne fais que donner ici la psychologie de cette tendance Ă  vouloir rendre responsable. Partout oĂč l'on cherche des responsabilitĂ©s, c'est gĂ©nĂ©ralement l'instinct de punir et de juger qui est Ă  l'oeuvre. On a dĂ©gagĂ© le devenir de son innocence lorsque l'on ramĂšne un Ă©tat de fait quelconque Ă  la volontĂ©, Ă  des intentions, Ă  des actes de responsabilitĂ© la doctrine de la volontĂ© a Ă©tĂ© principalement inventĂ©e Ă  fin de punir, c'est-Ă -dire avec l'intention de trouver coupable. Toute l'ancienne psychologie, la psychologie de la volontĂ© n'existe que par le fait que ses inventeurs, les prĂȘtres, chefs de communautĂ©s anciennes, voulurent se crĂ©er le droit d'infliger une peine - ou plutĂŽt qu'ils voulurent crĂ©er ce droit pour Dieu... Les hommes ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme libres », pour pouvoir ĂȘtre jugĂ©s et punis, - pour pouvoir ĂȘtre coupables par consĂ©quent toute action devait ĂȘtre regardĂ©e comme voulue, l'origine de toute action comme se trouvant dans la conscience. On voit qu’apparaĂźt ici une toute autre conception de la libertĂ©, qui repose plutĂŽt sur l’idĂ©e de spontanĂ©itĂ© la conscience et par-delĂ  le libre arbitre ne fait que brider cette spontanĂ©itĂ©, la briser, sous des impĂ©ratifs moraux. Pour Nietzsche, nous agissons, comme les animaux, par instinct. Il est donc injuste de responsabiliser l’homme par la notion de conscience, et cela n’est que le symptĂŽme d’une volontĂ© de punir, tout aussi animale, de la part des religieux. Muni de cette nouvelle dĂ©finition de la libertĂ©, nous pouvons le dire la conscience est plus une source de contrainte que de libertĂ©. Elle est mĂȘme au fondement de la loi morale, destructrice de toute spontanĂ©itĂ©, donc de toute libertĂ©. Mais refuser la notion de libre arbitre, c’est-Ă -dire notre libertĂ© et notre responsabilitĂ©, n’est-ce pas lĂ  une conduite de mauvaise foi ? Telle est l’idĂ©e que nous allons Ă  prĂ©sent examiner. Pour lire la suite, tĂ©lĂ©chargez l'ouvrage les Notions de Philosophie !
Laconscience est donc comme une sorte de dĂ©doublement, de distanciation vis Ă  vis de soi-mĂȘme. Contrairement Ă  l'homme, l'animal a une conscience immĂ©diate de son vĂ©cu; il n'y a pas de mise Ă  distance. L'animal fait parfois preuve d'une intelligence admirable, mais il ne participe pas consciemment Ă  ce qu'il fait.
ï»żse propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas mare dans sa propre maison ». Freud, Introduction Ă  la psychanalyse, 1917. L'homme comme tout ĂȘtre vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas; la pensĂ©e qui devient consciente n'en est que la plus petite partie, disons la partie la plus mĂ©diocre et la plus superficielle. » Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. L'hypothĂšse de l'inconscient est nĂ©cessaire [...], parce que les donnĂ©es de la conscience sont extrĂȘmement lacunaires. » Freud, MĂ©tapsychologie, 1952 posth. Il existe deux variĂ©tĂ©s d'inconscient les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulĂ©s qui, comme tels et livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes, sont incapables d'arriver Ă  la conscience. [...] Nous rĂ©servons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulĂ©s. Leibniz dans l'Essai sur l'entendement humain lorsqu'il Ă©voque les petitesperceptions. Il montre ainsi que notre perception consciente est composĂ©ed'une infinitĂ© de petites perceptions. Notre appĂ©tit conscient est composĂ©d'une infinitĂ© de petits appĂ©tits. Qu'est-ce qu'il veut dire quand il dit quenotre perception consciente est composĂ©e d'une infinitĂ© de petitesperceptions, exactement comme la perception du bruit de la mer estcomposĂ©e de la perception de toutes les gouttes d'eau ? Les passages duconscient Ă  l'inconscient et de l'inconscient au conscient renvoient Ă  uninconscient diffĂ©rentiel et pas Ă  un inconscient d'opposition. Or, c'estcomplĂštement diffĂ©rent de concevoir un inconscient qui exprime desdiffĂ©rentiels de la conscience ou de concevoir un inconscient qui exprime uneforce qui s'oppose Ă  la conscience et qui entre en conflit avec elle. End'autres termes, chez Leibniz, il y a un rapport entre la conscience etl'inconscient, un rapport de diffĂ©rence Ă  diffĂ©rences Ă©vanouissantes, chezFreud il y a un rapport d'opposition de forces. "D'ailleurs il y a mille marques qui font juger qu'il y a Ă  tout moment uneinfinitĂ© de perceptions en nous, mais sans aperception et sans rĂ©flexion,c'est-Ă -dire des changements dans l'Ăąme mĂȘme dont nous ne nousapercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites ou en tropgrand nombre ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant Ă part, mais jointes Ă  d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de sefaire sentir au moins confusĂ©ment dans l'assemblage. C'est ainsi que l'accoutumance fait que nous ne prenons pasgarde au mouvement d'un moulin ou Ă  une chute d'eau, quand nous avons habitĂ© tout auprĂšs depuis quelque n'est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dansl'Ăąme qui y rĂ©ponde, Ă  cause de l'harmonie de l'Ăąme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'Ăąme et dans lecorps, destituĂ©es des attraits de la nouveautĂ©, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notre attention et notremĂ©moire, attachĂ©es Ă  des objets plus occupants. Car toute attention demande de la mĂ©moire, et souvent quandnous ne sommes plus admonestĂ©s pour ainsi dire et avertis de prendre garde, Ă  quelques-unes de nos propresperceptions prĂ©sentes, nous les laissons passer sans rĂ©flexion et mĂȘme sans ĂȘtre remarquĂ©es ; mais si quelqu'unnous en avertit incontinent aprĂšs et nous fait remarquer par exemple, quelque bruit qu'on vient d'entendre, nousnous en souvenons et nous nous apercevons d'en avoir eu tantĂŽt quelque sentiment .... Et pour juger encoremieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir de l'exempledu mugissement ou du bruit de la mer dont on est frappĂ© quand on est au rivage. Pour entendre ce bruit comme l'onfait, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-Ă -dire les bruits de chaque vague, quoiquechacun de ces petits bruits ne se fasse connaĂźtre que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, c'est-Ă -dire dans ce mugissement mĂȘme, et ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait Ă©tait seule." Leibniz, Nouveaux Essais sur l'entendement humain Il y a donc en nous des pensĂ©es, des sentiments qui ne sont pas assez forts pour attirer notre attention. Mais cesprocessus ne sont pas vĂ©ritablement inconscients, au sens oĂč Freud l'entend, car ils pourraient ĂȘtre renduspleinement et fortement conscients si on leur accordait une attention peu dans la continuitĂ© de Leibniz, Bergson soutient, dans MatiĂšre et mĂ©moire, que la conscience n'est pas toutnotre psychisme. Elle en est la part intĂ©ressĂ©e Ă  l'action et au prĂ©sent. La conscience a surtout pour rĂŽle deprĂ©sider Ă  l'action et d'Ă©clairer un choix ». C'est pourquoi elle projette sa lumiĂšre sur les antĂ©cĂ©dents immĂ©diats dela dĂ©cision et sur tous ceux des souvenirs passĂ©s qui peuvent s'organiser utilement avec eux ». Le reste demeuredans l'ombre.. » Pourmoi l'hypnose est une jolie façon de venir en aide Ă  ceux qui ont besoin de se sentir mieux, de digĂ©rer leurs Ă©motions, d' instaurer un changement de comportement qui Ă©tait surement utile autrefois mais qui est devenu dĂ©rangeant aujourd'hui. L'hypnose permet de rentrer en contact avec la partie inconsciente qui gĂšre notre problĂ©matique et qui empĂȘche le conscient d'agir
23 Mai 2019 Marielle Couillerot Communication psycho vibratoire Je n’ai pas le temps » ; Je ne vois pas le temps passer » ; J’ai l’impression de perdre mon temps » ; Le temps passe trop vite ». La notion de temps est une notion abstraite qui repose sur l’état psychologique du moment. Le temps est assujĂ©ti Ă  la coloration Ă©motionnelle crĂ©e par un Ă©tat psychologique et Ă  la volontĂ© de l’égo de vouloir en contrĂŽler le mouvement. Avez-vous remarquĂ© que lorsque vous vivez une situation qui vous plait, qui vous convient, le temps disparait ou devient Ă©lastique ? Par contre, lorsque vous avez planifiĂ© le dĂ©roulement de votre journĂ©e et qu’un contretemps vient s’immiscer comme un caillou dans votre chaussure, une forme de tension vous prend et dĂ©veloppe instantanĂ©ment un Ă©tat de stress. Le temps, dĂ©fini par un intervalle entre 2 horaires ou par une succession de jours sur un calendrier est un temps ’conceptuel’’. C’est une idĂ©e communĂ©ment partagĂ©e et acceptĂ©e par tout le monde afin que l’ordre puisse se manifester dans l’organisation d’un systĂšme sociĂ©tal, communautaire, planĂ©taire. Le systĂšme reposant sur la loi de l’équilibre voir article, le dĂ©sordre ne peut y prendre place sous peine de risquer l’effondrement du systĂšme. En fait, il est illusoire de conceptualiser le temps car le temps n’existe pas ou plutĂŽt il existe autant de notions de temps, que de consciences humaines peuplant la Terre. Le temps serait donc liĂ© Ă  la conscience, c’est-Ă -dire Ă  la particularitĂ© de l’individu de se percevoir rĂ©ellement et non subjectivement conditionnĂ© par les mĂ©moires d’un passĂ© Ă©motionnel Ă  travers un espace-temps. La conscience est donc du temps et le temps c’est de la vous ĂȘtes en voiture, coincĂ© dans un bouchon sur le trajet menant Ă  votre lieu de travail ou Ă  tout autre rendez-vous, vous entrez dans un Ă©tat de stress car vous ĂȘtes sous la domination de votre Ă©go. C’est l’égo qui s’identifie au temps, ce n’est pas la conscience. Pour rester en harmonie avec le temps, il n’est point besoin de le contrĂŽler seulement d’accepter de se laisser filer » par lui. Le temps file » oui mais pas tel qu’on l’entend. Le temps file la toile de la conscience, telle la trame d’un tissu qui se crĂ©e au fur et Ă  mesure que le fil tisse la toile. Pourquoi la grande majoritĂ© des ĂȘtres humains sont dans le faire » et l’action » et ont tant de difficultĂ© Ă  accepter de ne rien faire et de rĂ©pondre au besoin de se reposer en dehors des pĂ©riodes de sommeil diurnes? Parce qu’ils s’identifient uniquement Ă  leur Ă©go. Les Humains veulent Ă  tous prix remplir leur journĂ©e pour avoir le sentiment d’avoir utiliser le temps Ă  son maximum. L’égo est une mĂ©canique qui rĂ©pond Ă  des conditionnements, Ă  des croyances, Ă  des habitudes, souvent inconscientes afin d’avoir le sentiment d’exister et de contrĂŽler la vie. L’égo n’est pas crĂ©atif, il est une construction de la personnalitĂ© nĂ©cessaire Ă  l’existence de la personnalitĂ©. Cependant l’ĂȘtre humain est davantage qu’une personnalitĂ© quand il se conscientise, c’est-Ă -dire quand l’égo se laisse inspirer par la conscience. L’ĂȘtre humain devient crĂ©atif quand il perçoit comment l’émotionnel, les pensĂ©es et les croyances le conditionnent et peuvent le faire souffrir. Il devient crĂ©atif quand il voit qu’il peut rester maitre des situations qu’il vit en changeant le regard qu’il porte sur les situations et en choisissant de ne plus nourrir les pensĂ©es qui le limitent. Dans la situation de l’automobiliste, ralenti par une circulation difficile, l’individu peut dĂ©cider de ne pas entrer dans un Ă©tat de tension et de stress en observant les opportunitĂ©s que lui offre cette situation. Il peut par exemple porter son attention sur son corps, ressentir Ă  quel endroit il peut ĂȘtre contractĂ©. Il peut masser les parties du corps tendues, se masser la nuque, se masser les yeux, se masser le cuir chevelu, relancer ainsi la vitalitĂ© dans son corps. Il peut aussi se concentrer sur sa respiration, observer son dĂ©roulement, voir comment le souffle peut ĂȘtre court et oppressĂ© et dĂ©cider de respirer plus amplement en gonflant le ventre et la cage thoracique Ă  l’inspire et en relĂąchant le souffle fortement Ă  l’expire, visualisant le souffle Ă©vacuer toutes les tensions physiques. Souffrir du temps c’est avoir peur de perdre, c’est avoir peur de manquer, c’est avoir peur de mourir, mourir Ă  ce que l’on croit ĂȘtre, c’est-Ă -dire mourir Ă  une forme Ă©triquĂ©e l’égo, la personnalitĂ©, une forme qui voile le potentiel crĂ©atif de l’Humain, ce ’ pote-en-ciel ’ Ă©tant la temps bien employĂ© est donc un temps consciemment vĂ©cu et non un temps dilapidĂ© par inconscience et par l’ignorance de savoir que c’est le temps qui emploie. Ce n’est pas la volontĂ© Ă©goĂŻque qui emploie le temps pour le plier Ă  sa convenance selon ses dĂ©sirs. La volontĂ© Ă©goĂŻque ne fait que diminuer la possibilitĂ© de la conscience de pĂ©nĂ©trer l’égo afin de parfaire la vie de l’individu selon ses y a une diffĂ©rence entre les dĂ©sirs et les besoins. Les dĂ©sirs sont des projections que l’égo souhaite manifester par plaisir, projections toujours influencĂ©es par un Ă©tat Ă©motionnel que l’on voudrait maintenir dans le bien-ĂȘtre. Le dĂ©sir entraine toujours d’autres dĂ©sirs car le temps du dĂ©sir manifestĂ© est fugace et l’ĂȘtre humain recherche continuellement Ă  rester dans l’état Ă©motionnel qui lui convient. Donc, il recherche ce qu’il a connu de bon » dans le passĂ© pour le rĂ©actualiser dans son prĂ©sent. Les besoins sont toujours quant Ă  eux inhĂ©rents au temps prĂ©sent. Le besoin physiologique de vider sa vessie par exemple ne peut attendre sous peine de dĂ©sagrĂ©ments physiques douloureux si on cherche Ă  contrĂŽler ce besoin naturel. Le besoin de dormir, nĂ©cessaire Ă  la rĂ©gĂ©nĂ©ration du corps physique et mental peut avoir des consĂ©quences fĂącheuses sur la santĂ© si ce besoin est contrariĂ© par le dĂ©sir de l’égo. Par exemple si vous avez plaisir Ă  sortir danser plusieurs soirs par semaine impliquant de vous coucher trĂšs tard, ou si par volontĂ© d'avoir du temps libre la journĂ©e vous choisissez de travailler la nuit, vous rĂ©pondez Ă  des dĂ©sirs de l’égo qui ne sont pas des besoins. Ces situations de vie compromettent dans le temps la vitalitĂ© de l’individu et donc son besoin de rester en santĂ©. Le temps correspond aussi Ă  un rythme Ă  respecter, le rythme biologique du corps est nĂ©cessaire pour qu'il puisse se rĂ©gĂ©nĂ©rer. Qu’est-ce qui pousse l’ĂȘtre humain Ă  s’agiter ? C’est l’inquiĂ©tude de ne pouvoir honorer les croyances de son Ă©go. Telle personne a par exemple la croyance que la ponctualitĂ© est une façon de respecter le temps de l’autre, donc elle ne supportera pas d’arriver en retard. Telle personne a la croyance qu’elle doit ĂȘtre parfaite, donc elle ne supportera pas qu’on lui mette une pression, en ne lui accordant pas assez de temps pour parfaire son travail. Telle personne a la croyance que si elle ne fait rien c’est qu’elle est fainĂ©ante, donc elle refusera de prendre un temps de pause dans ses activitĂ©s. L’égo est construit sur des croyances, ce sont elles qui façonnent la personnalitĂ© d’un individu. Le rapport au temps est dĂ©terminĂ© par des croyances. L’ennui, le sentiment de vide, l’impatience, la peur du manque, le besoin de combler un manque appartiennent Ă  l’égo. Pour que l’ĂȘtre humain prĂ©serve son Ă©quilibre loi de tout systĂšme il doit ajuster son Ă©go au temps de sa conscience, au lieu de vouloir contrĂŽler les Ă©vĂšnements. L’évĂšnement est amenĂ© par la conscience, pour que l’égo puisse se conscientiser. L’évĂšnement est simplement le caillou dans la chaussure incitant l’individu Ă  faire une pause, l’incitant Ă  arrĂȘter de s’agiter pour comprendre ce qui lui arrive et avoir la clartĂ© d’esprit non obscurcie par l’émotionnel provoquĂ© par la peur de pouvoir retirer le caillou de la chaussure c'est Ă  dire, aprĂšs avoir transformĂ© son regard sur l’évĂšnement, de pouvoir agir intelligemment pour retrouver la paix et le calme. Il ne s’agit pas de museler l’égo mais de le rendre conscient afin que le temps ne soit plus un objet de souffrance mais une opportunitĂ© d’épanouissement de l’ĂȘtre. Le temps est toujours parfait en ce sens qu’il apporte l’espace nĂ©cessaire Ă  chaque personne pour se rĂ©aliser se rĂ©aliser = ĂȘtre bien avec soi. Le temps est le mĂȘme pour tout le monde. La diffĂ©rence de perception du temps est liĂ©e Ă  la comprĂ©hension que l’on porte sur lui par les croyances et Ă  la facultĂ© consciente de se mouvoir dans son espace pour rĂ©pondre Ă  la fois Ă  ses besoins et Ă  ses dĂ©sirs de façon Ă©quilibrĂ©e et coordonnĂ©e. Notre difficultĂ© face au temps provient de nos peurs, peur de ne pas ĂȘtre reconnu, peur de ne pas ĂȘtre aimĂ©, peur d’ĂȘtre rejetĂ©. Le temps n’agit jamais contre l’individu, c’est l’individu qui lutte contre le temps de façon Ă  pouvoir le contrĂŽler, dans l’illusion inconsciente de s’en libĂ©rer. L'ĂȘtre humain croit ainsi faire reculer la mort en occultant toutes les peurs qui l'accompagnent. Conclusion Le temps vous emploie-t-il ou est-ce vous qui l’employez? Cherchez-vous Ă  dominer le temps ou laissez-vous le temps participer Ă  vous rendre plus conscient ? Marielle Votre identitĂ© A destination de l'auteur de l'article uniquement Articles similaires Soyez le premier Ă  rĂ©agir
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